Vidéo: À Vérone, les restaurants servant une cuisine typique paient moins d'impôts
2024 Auteur: Cody Thornton | [email protected]. Dernière modifié: 2023-12-16 12:34
Alors que l'on se demande comment fonctionnera Noma 2.0, la nouvelle version du restaurant de René Redzepi qui, toujours à Copenhague mais dans un nouveau lieu, développera des menus qui varient selon la saison et s'adapteront aux cycles naturels de production, ou l'on se demande quel exotique plats à commander ce soir auprès de notre livraison de plats préférée (tapas ou burrito, c'est le dilemme), Vérone se livre à la résistance culinaire, promettant des plaques de mérite et des allégements fiscaux aux restaurants typiques pour protéger le patrimoine gastronomique local.
Ainsi en a décidé Franceca Toffali, conseillère municipale de Vérone, qui a remis ces derniers jours des parchemins de reconnaissance à 7 restaurants: Osteria Dogana Vecia, Osteria dal Cavaliere, Locanda Ristori, Bottega del Vino, Caffè Monte Baldo, Al Calmiere, Ristorante Scaligero.
A ceux-ci s'ajoutent sept autres établissements précédemment primés: Trattoria Tre Marchetti, Emanuelcafè, l'Osteria de la Renga, le restaurant Al Bersagliere, le restaurant Greppia, l'Osteria Verona Antica et l'Osteria Ai Osei.
Une liste, celle des "Restaurants typiques de Vérone", qui est née en 2013 pour protéger la tradition, et qui a désormais doublé. Mais Toffali, conseiller de la Ligue du Nord, n'est toujours pas satisfait.
Comme le rapporte Il Corriere del Veneto, il a proposé des concessions économiques pour les 14 lieux: une baisse notoire de la taxe sur les déchets, le tristement célèbre Tari, particulièrement détesté par tous les restaurateurs. L'hypothèse, encore en discussion, est de réduire la taxe jusqu'à 50 %; les trattorias traditionnelles paieraient 10 % de moins dès leur ouverture, et la moitié après les dix premières années de travaux, dans un crescendo de reliefs.
Coût de l'opération ? 50 mille euros, à charge de la Commune.
Mais comment sont choisis ces lieux réputés « DOC Véronèse » ? Ils sont sélectionnés par une commission associant Confcommercio, Coldiretti, Ais, associations de consommateurs et chefs locaux. Les commerces, répartis en deux catégories (restaurants et tavernes, trattorias et auberges) doivent se conformer à une réglementation très précise.
"Les plats traditionnels doivent représenter au moins 50% de l'offre gastronomique et être préparés principalement dans la cuisine locale, en utilisant 50% de produits typiques de la province de Vérone ou de la Vénétie, ou des produits à zéro kilomètre".
Il s'agit de plats qui doivent être agréés sur la base d'une liste de recettes considérées comme typiques dressée par la commission précitée.
Même la carte des vins ne peut laisser trop de place à l'imagination. Au moins la moitié des dénominations et des entreprises proposées doivent être originaires de la province de Vérone. Et l'huile d'olive extra vierge mise sur la table, elle aussi, doit provenir des environs.
Pour l'instant, il n'y a pas d'opposition à la proposition du conseiller municipal, pour le bonheur de ceux qui servent la polenta et le renga à Vérone. Parmi les projets de la Commune il y a aussi la création d'un site dédié et la promotion d'événements thématiques.
Mais Vérone a un passé (récent) de règles discutables en la matière, comme la fatwa « anti-kebab » avec laquelle l'ancien maire Flavio Tosi a interdit l'ouverture de nouveaux commerces dédiés à l'alimentation ethnique dans le centre-ville, justifiant tout avec le protection du patrimoine culinaire local.
Ensuite, les critiques ont été virulentes et les accusations de xénophobie gastronomique peut-être justifiées. On parlait de la "guerre vénitienne contre les cuisiniers sarrasins".
Aujourd'hui, l'allégement fiscal pour les restaurants qui préparent la pearà, la pastissada et d'autres plats typiques de Véronèse, quel goût ont-ils ? Protègent-ils les traditions locales ou, étant donné le timing parfait, doivent-ils être considérés comme une campagne électorale ?
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