Chemin de Carlo à Milan : Tom Cruise ouvre la porte dans sa déclinaison “ Magnolia ”
Chemin de Carlo à Milan : Tom Cruise ouvre la porte dans sa déclinaison “ Magnolia ”

Vidéo: Chemin de Carlo à Milan : Tom Cruise ouvre la porte dans sa déclinaison “ Magnolia ”

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Anonim

Le problème, c'est moi. Je ne peux m'empêcher de me garer, pas même ici où j'en ai un juste devant le club, un rêve vaguement érotique pour le provincial en moi. Mais je me trompe, et j'entre par la sortie. Le petit homme me regarde, lève les yeux au ciel puis, ému de compassion par mon ineptie, me dit qu'il me laisse entrer sur le parking puis en sortir aussitôt "gratuitement".

Alors quand je prends l'entrée de droite, je sors à pied et tombe sur le Gold, un restaurant complètement sobre signé Dolce and Gabbana. Dont il est dit ce qui suit: un jour, un critique d'un magazine "x" mentionne que la côtelette n'est pas cuite à la perfection. Les deux garçons (D et G) appellent la maison d'édition « y » et retirent toutes les publicités des médias du groupe par dépit. Qui sait si c'est vrai, c'est certainement probable.

Au lieu de cela, il est sûr que l'entrée de La Maniera di Carlo est inévitablement triste, dépassée et laide. Le personnage de la salle qui vous ouvre la porte est Tom Cruise dans sa version « Magnolia » pour ceux qui ont vu le film. Il vous met à table mais n'adoucit pas l'environnement, au contraire, un peu intimidant… de toute façon nous sommes là, et Tom Cruise est notre guide.

Assis devant l'entrée de la cuisine on n'ose même pas s'énerver, l'environnement nous oblige à nous calmer même dans les âmes les plus rongées (vi).

Les pactes de bienvenue sortent avec une bonne humeur constante assez inhabituelle. Tous sont bons mais l'un d'eux est une déclaration d'indépendance: mousse de parmesan, aubergine, tomate, croûtons. Dans le petit verre, tout comme Bottura avec ses fèves de pâtes (j'ai décrit le célèbre chef de Modène tellement de fois que je me suis ennuyé tout seul).

J'ai faim. Ou peut-être que j'ai envie de tout essayer et donc aussi le "tiramisushi", qui est assez costaud, le bon poids, décomposé en morceaux mais dont je changerais définitivement de marque.

Il vient au terme d'un triptyque vorace ouvert par un « burger de fassone au guacamole, carré d'œuf au beurre de cacao, oignon aigre-doux et lard croustillant » dans lequel la viande est laissée avec un minimum de cuisson et de gros grains, plutôt que de s'arrêter. Je vois confirmés les contrastes et les pointes salées, des sirènes faciles que somme toute j'aime m'abandonner.

Puis je continue avec des « agnolotti farcis à la ricotta de chèvre au four, artichauts et bacon à la marjolaine fraîche », histoire d'essayer d'éviter les sirènes. Ils sont bons, peut-être plus détendus que d'attendre mais ils vont bien, tandis que de l'autre côté de la table passe dans un bocal une « sélection Spaghettone di Gragnano Afeltra avec ragoût d'anchois légèrement épicé, zeste de citron vert crémeux avec pain aux herbes ». Salatino, mais tu savais. Et en très grande quantité, ce qui aurait peut-être pu être évité.

Je parviens à esquiver ma malédiction « morue », que je choisis toujours et (généralement) peu appréciée, pour une « coupe de porc Padano roulée au bacon et au romarin, purée de pommes de terre et chips de topinambour » très concrète. Ici: du concret, en fait. Je ne le choisirais probablement pas à nouveau, mais je me permets de suggérer plus de courage sur l'utilisation d'éventuelles sirènes.

On réussit à ne pas éclater après le susdit Tiramisushi, et on termine par une tisane digestive.

Nous reviendrons, malgré l'entrée moche.

La manière de Carlo, Via pietro calvi, 2 / a 20129 - Milan.

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